"La relation", thème du stage de Yoga en Italie
La relation est au cœur de la vie qu'elle révèle.
La relation nous amène dans les profondeurs de l'être. Elle nous invite à réfléchir sur l'origine et la fin de toute chose, des histoires, des situations, de la vie. Naissance, adolescence, âge adulte, les relations sont omniprésentes. Certaines se tissent, s'enrichissent, d'autres s'interrompent, parfois s'éteignent... La relation nourrit notre part de mystère.
Chacun doit alors aborder et parcourir ce thème par soi-même et pour soi-même.
Le Yoga invite à faire une BASCULE et à reconsidérer la relation
Du déséquilibre à la bascule
Nous portons en nous une vision personnelle et intime de la relation. Parfois nous l'embrassons, parfois nous la fuyons de peur de nous engager. Source d'inconfort, l'engagement est souvent perçu comme inéluctable. Tout malaise intérieur révèle un excès, ou à l'opposé, un manque de relation. Si un trop de relation peut donner lieu à un attachement tarissant, son absence tend à couper la personne de la vie et de ses possibilités. Le Yoga invite à faire une BASCULE et à considérer la relation comme cet espace où chacun peut faire l'expérience de sa propre liberté dans la plus grande cohérence avec ce qu'il croit et avec ce qu'il est. Car si la relation ne lui appartient pas, le contraire est aussi vrai : il n'appartient pas à la relation.
Protéger la relation pour mieux en comprendre l'esprit
Réfléchir au fait que certaines relations - dont celles qui ne nous sont pas destinées - peuvent devenir un obstacle et entraver le cours de la vie. Accepter l'évidence que ces mêmes relations peuvent nous habiter jusqu'à nous déloger et nous éloigner de notre direction intérieure. Parallèlement, rester pleinement disponible, à l'écoute de ces autres relations qui éclaircissent la vie et qui se reflètent en nous. Aussi, comprendre que parfois il est plus important de s'attarder à l'esprit de la relation plutôt qu'à son sens. Rarement dévoilé, cet esprit doit le plus souvent être cherché entre les lignes, moins dans ce que nous faisons et disons, et davantage dans ce que nous ne faisons pas, dans ce que nous taisons.
R comme relation
Dans le YS I.1, Desikachar définit le Yoga comme la capacité d'être en relation avec une personne. Une fois que cette relation est là, les autres étapes suivent, dont cette justesse du lien si nécessaire à établir une réciprocité et à la fois une adéquation de la relation. Athayoganusanam, que l'on traduit traditionnellement par Ici commence l'enseignement du Yoga faisant autorité, parle de ce lien entre deux personnes prêtes à entamer une relation durable. Une fois que celle-ci est établie, les éléments qui perturbaient jusqu'alors perdent de leur importance. La personne concentrée de cette manière sur quelqu'un se découvre capable de garder l'orientation de son attention, elle se sait reliée à cette force extraordinaire - sraddha : la confiance - qui peut "guérir" sa relation fondamentale à la vie comme expérience de joie et assurance d'être à sa place.
L'entre-deux (E-2) : partie 1
Regarder la relation autrement que du point de vue du moi et de l'autre. Ainsi, inscrire ses actes au cœur d'une dynamique d'échanges et de rencontres plutôt que dans une démarche de fermeture. Imaginer que dans la R comme entre-deux, l'un puisse continuer à se chercher, à se découvrir à travers l'autre, et que l'autre puisse essayer de se lier à l'un sans renoncer à sa liberté d'être ce qu'il est. L'entre-deux nous confronte à notre autonomie. Véritable aventure de l'humain, il installe la personne dans une posture vivante, dans une invention permanente de soi dans le mouvement. La position de l'E2 dévoile un certain intérêt pour la découverte (plus que pour les certitudes), pour la marge (plus que pour la première scène). L'E-2 nous ramène à la nécessité d'une autre attitude que celle du tout ou rien, du moi et de l'autre, au cœur d'une justesse du contentement. Il ne définit pas une frontière, ni une barrière, mais d'un PONT, d'un espace à traverser où s'ouvrir à la vie avec autant de liberté que de créativité.
L'entre-deux (E-2) : partie 2
Méditer sur les implications possibles de l'E-2. L'E2 est capable de canaliser – sans le détruire – l'illimité qui est un nous. Il a la force de nous ramener toujours AU CENTRE, là où la vie tient en nous. L'E2 nous apprend à faire avec - le vieillissement, la maladie, l'imprévu, le changement - tout le long d'un travail d'acceptation de l'insupportable, de l'inévitable. Face aux extrêmes des polarités (je/l'autre), ce qui est valorisé dans l'entre-deux est bel et bien le milieu. Le milieu, c'est la place de la conciliation (qui règle les désaccords). Il est également le lieu de la transition (donc de la recherche, en opposition à l'immobilité, d'une part, et à la précipitation, de l'autre). Le milieu, c'est la possibilité du lien, le lieu de l'AXE, de la direction. Avec l'entre-deux on est loin de situations de fusion l'un dans l'autre, de prévarication, l'autre sur l'autre, d'indifférence, l'un loin de l'autre, d'opposition, l'un contre l'autre. Dans l'entre-deux on est, on (se) tient sur ses pieds et on s'ouvre au monde, sans s'y perdre, sans que l'autre ne s'y perd non plus.
